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"NE TOUCHEZ PAS A MA CONSTITUTION". Pétition de soutien au message des Évêques du Congo.

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SOCIETE CIVILE DU SUD-KIVU

BUREAU DE COORDINATION PROVINCIALE

COMPOSANTE JEUNES

B.P: 43 Bukavu

République Démocratique du Congo


«NE TOUCHEZ PAS A MA CONSTITUTION»

PÉTITIONDE SOUTIEN AU MESSAGE DESÉVÊQUESDU CONGO.

Nous, Organisations et Mouvements de jeunes de la Société Civile du Sud-Kivu, catholiques et non catholiques, toutes croyances confondues, sommes particulièrement choqués par les faits que les jeunes -victimes du système de gouvernance politique depuis la deuxième république- continuons à applaudir aveuglement et pour des intérêts combien éphémères, des démarches politiciennes qui n’ont que le seul objectif d’assombrir davantage notre avenir dans ce pays, par le refus de l’alternance au pouvoir. Ce refus s’explique par la volonté asymétrique de réviser constamment la constitution pour des motifs de se maintenir au pouvoir.

La jeunesse constitue la grande majorité de près de 70% de la population congolaise. D’aucuns pensent que c’est une majorité inutile. Cela étant, nous devrions faire une halte pour s’interroger sur le vrai rôle que nous devons jouer d’autant plus que notre responsabilité est grande pour l’avenir de ce pays. Doit-on continuer à servir les politiciens qui ne nous servent pas ou devons-nous être utile à nous-mêmeset à toute la nation ? Devons-nous continuer à être derrière les individus au lieu d’être derrière les principes?

Nous récusons donc la démarche de certains jeunes égoïstes manipulés, se disant catholiques mais pour la plus part fils et filles, partisans de ces politiciens qui ont détruit le pays et qui assombrissent l’avenir de plusieurs générations par leurs politiques égocentriques.

En dépit du principe de laïcité avancé par certains aveuglés du régime actuel, nous reconnaissons que les évêques, les pasteurs, les prêtres et autres religieuses sont, eux aussi, des citoyens congolais soumis au régime des droits et obligations comme n’importe quel autre citoyen. Ils vivent et subissent comme tout le monde les méfaits d’une mauvaise gestion de la république. A ce titre, ils ont droit de se prononcer sur certaines questions nationales.

Aussi doit-on savoir qu’en tant que prince de l’Eglise, ils ont une mission prophétique pour le peuple de Dieu qu’ils dirigent spirituellementdans la cité terrestre; or, à en croire, Nicolas Machiavel dans son livre Le Prince«un mal à son début est facile à soigner et difficile à diagnostiquer mais avec le temps, s’il n’a pas été diagnostiqué et traité, il devient facile à diagnostiquer et difficile à soigner. Aussi advient-il dans les affaires d’Etat; parce que si on les diagnostique de loin, les maladies qui y naissent sont promptement guéries, mais quand, pour ne les avoir diagnostiquées, on les laisse croitre, il n’y a plus de remède.»

Il faut donc voir les inconvénients de loin et y remédier. A ce titre, le récent message prophétique de la CENCO sur la non révision constitutionnelle est sans appel.

Durant la deuxième république, nous les jeunes avons été réduits au rôle injurieux des troubadours, chantres du régime. Des simples instruments pour chanter et danser à la gloire des politiciens. Cette caricature a continué jusqu’aujourd’hui. Les jeunes se laissent manipulés à cause des petits avilissements. Pourtant nous sommes le fer de lance de la nation, l’avenir au présent. Pour ce faire, nous devons prendre conscience de la responsabilité qui est la nôtre dans le devenir démocratique de ce pays.

Dans ce pays scandaleusement riche, quel est ce jeune congolais-catholique ou pas-soumit à un chômage criminel, criant et infini, à la clochardisation, à une insécurité permanente, au manque de bourse d’études et aux moyens élémentaires de subsistance, au manque des cadres d’épanouissement; aux viols et violences sexuelles de ses parents, à l’enrôlement forcé de ses frères dans des groupes armés; quel est ce jeune, incapable de matérialiser ses rêves et ambitions à cause de la mauvaise gouvernance du pays, qui accepterait aujourd’hui que la constitution soit révisée avec conséquence d’altérer l’alternance prescrite dans la loi fondamentale?

L’alternance politique favorise la circulation des élites et le changement des politiques de gestion de la république. Un jeune, patriote stricto sensu, ne peut que se ranger derrière l’alternance. Le contraire n’est que simple manipulation politicienne. Comment nous et nos enfants accéderons-nous aux ressources de ce pays si on ne respecte pas le principe de l’alternanceet si les mêmes familles restent au pouvoir?

La jeunesse congolaise doit être une vraie force de changement comme c’est le cas dans les autres pays du monde? Sinon, coopérer passivement à un système injuste rend l’opprimé aussi mauvais que l’oppresseur.

Nous respectons la liberté d’expression reconnue à chaque citoyen selon les termes de l’article 23 de la constitution mais, étant donné que le clientélisme avec ses multiples vicissitudes est à l’origine de l’inversion générale des valeurs et de la ruine du pays;

Conscients du fait que la multiplication des révisions constitutionnelles est une forme d’atteinte à la rigidité constitutionnelle et constitue en fait une atteinte à la stabilité constitutionnelle. Et que les fréquences, les récurrences, les formes et les contenus des révisions constitutionnelles peuvent s’analyser comme des actes sournois (dissimulés) de profanation qui consistent en réalité en plusieurs coups de buttoirsassénésméthodiquement à la loi fondamentale pour en modifier progressivement et finalement radicalement les valeurs et normes intangibles convenues par le pouvoir constituant originel,

Considérant qu’aux termes de l’article 67 de la constitution, tout congolais a le devoir de protéger la propriété, les biens et intérêts publics. Et qu’à ce niveau la Constitution est une propriété de tout congolais;

Nous, jeunes et autres membres de la Société Civile du Sud-Kivu, soutenons sans ambages tout message ou initiative d’où qu’il/elle vienne refusant la révision constitutionnelle durant cette mandature. A ce titre, nous soutenons et faisons nôtre le message de la CENCO ainsi que de toutes les autres personnes physiques et morales, d’ici ou d’ailleurs qui contestent avec nous cette énième menace à notre démocratie.

C’est pourquoi nous sollicitons à toute l’Eglise universelle (toutes tendances confondues), les Imams et toutes autres personnes de bonne volonté qui soutiennent le peuple congolais, en particulier la jeunesse congolaise, d’aller jusqu’au bout. Nous avons trop souffert dans ce pays à cause de quelques individus…

Nous demandons à nos députés de ne pas nous sacrifier.

Fait à Bukavu, Sud-Kivu, le 10 octobre 2014.

Pour les jeunes et autres membres de la Société Civile du Sud-Kivu.

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