Lettre ouverte des élèves à l’administration de Césal concernant les loyers d’avril à juillet 2020

Madame, Monsieur,

Nous vous écrivons aujourd’hui après avoir su par nos collègues de l’Association des Résidents de CentraleSupélec qu’il n’y aurait pas de changement de politique de la part de Césal concernant les loyers pour les mois d’avril à juillet 2020.

Comme vous le savez bien, à cause de la crise sanitaire présent ce moment en France, plusieurs de nous ont décidé de suivre les conseils de l’École et de quitter la résidence. Nous soulignons qu'au départ, la reprise des cours était prévue pour le mois de d’avril. Dans ce contexte, il était logique de ne pas prendre toutes les affaires dans nos chambres, étant donné la prévision du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation français. Pourtant, avec l’aggravation de la situation sanitaire du pays, et le rallongement du confinement au-delà du mois de mai, l’École a suspendu les cours en présentiel et par conséquent loyer une chambre dans la résidence est devenu une dépense supplémentaire inutile.

Toutefois, même avec vos concessions, le déménagement est impossible pour plusieurs d’entre nous. Les déplacements sont pour l’instant fortement restreints en France et ce n’est pas possible de faire un aller-retour pour chercher nos affaires et libérer nos chambres. Malheureusement, sur l’attestation de déplacement dérogatoire fourni par le gouvernement il n’y a pas encore de case « déménagement ».

Pour les élèves internationaux, c’est encore plus compliqué : vider sa chambre signifie avoir besoin de prendre un avion en France et faire un voyage international encore plus cher que d’habitude et, ainsi, ne pas respecter les consignes sanitaires françaises et étrangères. Pour certain qui ont gardé leurs clés, rendre le logement est encore plus dur parce qu’ils ne peuvent pas les retourner même si l’état des lieux est fait avec une procuration.

La procuration, par ailleurs, n’est pas une solution non plus pour la plupart. Même si les élèves restés sur le campus prennent la responsabilité de vider les chambres et faire l’état des lieux de ceux qui sont partis, il reste le problème du stockage des affaires de ces derniers. Jusqu’à maintenant, ni Césal, ni l’École n’ont proposé une solution à cette problématique sans laquelle il n’est pas faisable de quitter le logement.

Nous nous sommes retrouvés dans une situation où nous sommes obligés de payer les frais de Césal pour nos chambres dans son intégralité sans avoir la possibilité réelle de quitter le logement et sans avoir une réduction malgré le fait que les services correspondants aux charges ne sont plus du tout utilisés par les élèves partis. Les restrictions de mouvement en France et partout dans le monde nous empêchent de pouvoir déménager nous-mêmes et, même avec l’aide de nos collègues, nous n’avons pas d’endroit où entreposer nos affaires.

C’est pour toutes ces raisons que nous vous demandons de reconsidérer votre position et de ne pas exiger le loyer aux élèves retournés chez eux pour les mois d’avril à juillet 2020. Demander l’intégralité des frais est abusif de la part de Césal et vous n’avez proposé aucune solution aux étudiants.

Nous restons disponibles pour tout échange et nous vous prions de penser à l’intérêt des étudiants qui se trouvent actuellement dans une situation exceptionnelle avec une dépense inutile supplémentaire. Nous vous prions d’accepter nos sincères salutations.