Nous apprenons avec une tristesse mêlée de stupéfaction et de colère, l'expulsion ce matin-même, de M. Albert-Eddy MOLA-INGELI, 57 ans ans, Congolais, vers Kinshasa via Nairobi par un vol Kenya Airways. Si cette mesure inique vient inaugurer de bien mauvaise manière la Journée Mondiale des Réfugiés, elle illustre parfaitement la politique belge depuis le début de l'année à l'égard des opposants au régime de terreur imposé par M. KABILA, tant dans son principe que dans ses modalités d'exécution. M. Albert-Eddy MOLA-INGELI, exilé en Belgique depuis 14 ans, militait avec le MIRGEC (Mouvement indépendant pour la reconnaissance du génocide congolais) depuis 2010, pour sensibiliser et mobiliser la population face aux méfaits de KABILA, participant aux marches de protestation et manifestations, distribuant des tracts etc. Enfermé depuis presque 4 mois aux centres de Merksplas puis de Vottem, il a été vitcime de brutalités policières lors de sa deuxième tentative d’expulsion le 22 avril dernier, tabassé et et humilié à l’aéroport de Zaventem par six agents de police. Sa plainte est toujours en cours d'instruction, tandis qu'aucune sanction n’a été prise à l’encontre des six policiers, pas même une mesure de suspension ! Depuis ces violences, M. MOLA souffre de fortes douleurs au dos et son état requiert un suivi médical. En dépit des recommandations de son médecin traitant qui a souligné à l’administration pénitentiaire la nécessité d'une prise en charge médicale dans un centre hospitalier pour un suivi psychologique et physique approprié, il n’a pas été conduit à l’hôpital et le médecin du centre lui a seulement administré une cure de paracétamol... Faut-il voir dans ce mépris affiché tant des principes du droit humanitaire que des règles de procédure pénale une simple réaction épidermique du Royaume face à cette épine dans le pied qu'est M. MOLA, à l'origine de plaintes multiples contre les représentants de l'Etat belge1, dont l'une venant à l'audience demain ? S'agit-il d'une preuve de plus accréditant la thèse d'accords secrets scélérats entre la Belgique et le pouvoir en place au Congo pour organiser le retour systématique des opposants au Régime ? Devant la multiplication ces derniers mois de telles expulsions de figures de premier plan de l'opposition (que l'on songe au « charter » du 17 mars dernier, emportant 19 Congolais dont, entre autres, Didier LIHAU BONDUL, et Jacques MUPANGILAYI, puis à la déportation de Thierry KALALA le 17 mai, partisan militant de l'ex-chef rebelle Jean-Pierre BEMBA et soutien actif pendant les élections de 2006, à celle du Pasteur Fely TEMAKU le 24 mai, engagé également aux côtés de Jean-Pierre BEMBA, sans parler des tentatives avortées ou en suspens, comme celle de Zalia MATONGO, leader du MPTD etc.) ? Nous tenons à rappeler ici à Madame DE BLOCK, Secrétaire d'Etat à l'Asile, à l'Immigration et à l'Intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice, à ses engagements pris lors de sa prise de fonction : notifier au détenu son expulsion au moins 48h à l'avance, de manière lui à laisser le temps d'organiser sa sécurité sur place et prévenir ses proches. M. MOLA n'a bénéficié d'aucune notification, le personnel du Centre s'est contenté de lui annoncer la nouvelle en venant le chercher ce matin vers 6h... Résolus à ne pas laisser cet énième crime impuni, à soutenir M. MOLA dans toute démarche visant à faire valoir ses droits, à faire condamner la politique belge, de refus d'asile quasi-systématique d'opposants congolais notoires, ainsi qu'à mettre au jour les accords passés par le Royaume avec le régime KABILA, nous appelons tous les citoyens, toutes les instances nationales et internationales concernées à se joindre à nous, pour la dignité de tous, le respect de la Convention de Genève et des Droits de l'Homme et du Citoyen en Belgique : signez cette pétition en ligne, et envoyez vos courriez de protestation aux Ministres en charge ! (un courrier type pré-addressé est en ligne @ http://detention.theowlseyes.info)

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