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POUR L'ARRÊT DES BOMBARDEMENTS EN LIBYE ET POUR UNE SOLUTION POLITIQUE

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Messieurs les décideurs du Monde, LE TEMPS DES FLEURS Le 10 décembre 2007, le leader libyen Mouammar Kadhafi est reçu à l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy dans le cadre de la normalisation des relations entre les deux pays, avec en filigrane des contrats importants qui relanceront les exportations françaises en direction de ce pays producteur de pétrole. La Libye représente alors 15% des besoins pétroliers de la France et 3% de la production mondiale. C’est dire le moindre intérêt que ce pays représente pour des puissances autres que la France. Le 11 décembre 2007, Mouammar Kadhafi est reçu en grande pompe à l’assemblée nationale française par le président Bernard Accoyer. Il séjournera durant une semaine en France et commettra l’erreur fatale de ne pas satisfaire les projets d’affaires mirobolants que nourrissait Nicolas Sarkozy. Moins de quatre années plus tard, à la faveur des rébellions tunisienne et égyptienne dont on ne voit toujours pas le bout à ce jour, la Libye est à son tour saisie d’une vague de revendications coordonnées par un groupuscule insurrectionnel baptisé CNT ou Conseil National de Transition. La France sera la première puissance à reconnaître le CNT en tant que seul interlocuteur libyen le 10 mars 2011 et Moustapha Abdeljalil son représentant sera reçu à l’Elysée le 20 avril 2011. Que s’est-il donc passé entre la réception grandiose du mal-aimé Kadhafi dans les fastes aux lambris dorés de la République et l’aube de l’année qui débuta ? Le journaliste de la droite libérale italienne Franco Bechis nous apprendra que les services secrets français préparaient l’insurrection de Benghazi en Libye depuis novembre 2010 et qu’ils avaient rencontré en Octobre 2010 Nouri Massoud El-Mesmari en Tunisie et Moussa Koussa, les anciens hommes de confiance de Mouammar Kadhafi, aujourd’hui protégés par la France aux frais du contribuable. Sous l’impulsion machiavélique de Bernard-Henri Lévy, la France va s’engager dans une campagne diplomatique et militaire avec pour finalité la destitution ou mieux la liquidation pure et simple du dirigeant Libyen. LES DÉBUTS DE L’ESCALADE Le 17 mars 2011, Le Conseil de sécurité de l’ONU, rappelant sa résolution 1970 (2011) du 26 février 2011, décidait d’adopter la résolution 1973 imposant une zone d’exclusion aérienne aux autorités libyennes, dans le but d’assurer la sécurité des personnes, notamment des civils. Or, que reprochait l’ONU à Mouammar Kadhafi dans ladite résolution ? • De commettre des exactions sur sa population, • D’utiliser des armes lourdes contre des populations civiles, • De ne pas être suffisamment démocrate, • De ne pas appliquer les résolutions de l’ONU relatives au DIH, au respect des droits de l’homme et au droit des réfugiés, • D’utiliser des mercenaires dont Donatella Rovera, conseillère sur la réaction aux crises à Amnesty International nous affirme le 16/06/2011 qu’il n’en existe pas dans les rangs de l’armée de Kadhafi...après 3 mois passés sur le terrain en Libye. Et pourtant la résolution 1973 se fonde entre autres sur cette assertion pour engager militairement des forces armées contre un Etat souverain ! Ladite résolution posait plusieurs exigences relatives au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, dont suivent : • Protection civile (articles 4 à 5) • Zone d’exclusion aérienne (articles 6 à 12) • Application de l’embargo sur les armes (articles 13 à 16) • Interdiction des vols (articles 17 à 18) • Gel des avoirs (articles 19 à 21) • Désignation (articles 22 à 23) • Groupe d’experts (articles 24 à 29) A peine votée la résolution, des frappes commencèrent sous l’autorité de la France qui engagea des avions de chasse et de guerre, suivie des USA qui lancèrent des missiles de croisière et des avions anglais qui déversèrent quantité impressionnante de bombes sur les troupes libyennes. Nous savons tous que des frappes aériennes ne peuvent aucunement s’opérer sans des dégâts collatéraux et de nombreuses pertes en vies humaines y compris civiles : les frappes dites chirurgicales du général Schwarzkopf avec leur pléthore de morts collatérales peuvent aisément en témoigner. L’opération qui consistait à museler les armes lourdes de l’armée libyenne s’est muée après un mois de frappes aériennes en attaques fortes, ciblées, criminelles, ayant pour seule finalité la liquidation pure et simple du dirigeant Libyen et de sa famille, à défaut d’en obtenir la démission. QUI DÉCIDE D’UN GOUVERNEMENT LÉGITIME AU MONDE ? Alors je me demande et vous sollicite : • DE QUEL DROIT LES PUISSANCES OCCIDENTALES CI-DESSUS NOMMÉES PEUVENT-ELLES S’INSPIRER POUR EXIGER LA DÉMISSION D’UN DIRIGEANT LÉGITIME ? • LA DÉMOCRATIE EST UN CHOIX DE SOCIÉTÉ ET NON L'UNIQUE MODÈLE DE GOUVERNEMENT. ALORS, AU NOM DE QUEL PRINCIPE UNIVERSEL LA DÉMOCRATIE A L’OCCIDENTALE DOIT-ELLE DEVENIR LA RÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE POUR TOUS LES ÉTATS DE LA PLANÈTE ? • DANS LES DÉMOCRATIES OCCIDENTALES, LES DIRIGEANTS ÉLUS OBÉISSENT-ILS AUX DESIDERATA DE LA RUE ? • QUELLE ENTITÉ ONTOLOGIQUE REVÊT LES ATTRIBUTS DE LA LÉGITIMITÉ A GOUVERNER UN PAYS SI CE N’EST LE PEUPLE ? • AU NOM DE QUEL ARTICLE DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES LES NATIONS ACTUELLEMENT EN GUERRE CONTRE LA LIBYE PEUVENT-ELLES S’INSPIRER POUR JUSTIFIER LEURS FORFAITS EN CYRÉNAÏQUE ? Il est dit en préambule de la résolution 1973 que les autorités libyennes ont manqué au devoir de protection de leur population, ce qui pourrait s’appliquer à plus d’une nation du monde, et pas seulement du tiers-monde : Syrie, Yémen, Israël, Iran, Chine, Cameroun, RD Congo, Bahreïn, EAU, etc… De plus, il est mentionné qu’une zone d’exclusion aérienne serait imposée à la Libye, zone qui fut imposée et appliquée militairement dès le vote de cette résolution. Il est aussi et surtout rappelé cette disposition en préambule : « Prenant note du communiqué final de l’Organisation de la Conférence islamique en date du 8 mars 2011 et du communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine en date du 10 mars 2011 portant création d’un comité ad hoc de haut niveau sur la Libye ». Or la Libye est membre de l’Union Africaine dont elle a initié la charte à Syrte en 1999. Nulle part, il n’a été mentionné que l’UA s’associait à ce déni de justice que constitue l’escalade criminelle du conflit en cours, passant d’une protection des populations civiles à des bombardements criminels et hautement meurtriers dont les conséquences inacceptables en termes de pertes humaines ne peuvent que déstabiliser à la fois la région et à coup sûr, l’Etat libyen dans son intégrité et son organisation. Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que le 08 mai 2011 des chefs de tribus bédouines de Libye, principaux organes constitutifs des parlements populaires ont qualifié de «traîtres» les rebelles, dans une déclaration concluant leur conférence nationale. Les participants, réunis à Tripoli ont affiché leur soutien à Mouammar Kadhafi et appelé à une loi d'amnistie générale pour mettre fin à la guerre civile en Libye. De son côté, le comité ad hoc de l’UA, le CPS de l’UA réunis à Addis Abeba le 25 mars 2011 ont décidé d’un déplacement dudit comité de personnalités africaines dont Denis Sassou Nguesso du Congo, Jacob Zuma d’Afrique du Sud, Mohamed Ould Abdel Aziz de Mauritanie, Amadou Toumani Touré du Mali, Henry Oryem Okello, ministre ougandais des affaires étrangères et le président de la commission Jean Ping, pour la Libye le 10 avril 2011. Les membres du comité ad hoc de haut niveau ont rencontré Mouammar Kadhafi et les membres du CNT à Benghazi qui n’ont pas accédé à leur requête en négociation, posant comme préalable la démission du Raïs Libyen. Témoignage s’il en était qu’ils n’obéissent qu’à leurs cautions occidentales et qu’ils s’affranchissent complètement des nombreuses initiatives médiatrices à finalité méliorative pour tous les belligérants. CETTE AGRESSION CARACTÉRISÉE PAR UN MOUVEMENT INSURRECTIONNEL N’EST NI PLUS NI MOINS QU’UN COUP D’ETAT ORCHESTRE PAR LES PUISSANCES OCCIDENTALES AVEC LA BÉNÉDICTION DE L’ONU INSTRUMENTALISÉE OU AUX ORDRES, CE QUI ABOUTIT MUTATIS MUTANDIS AU MÊME RÉSULTAT !!! Par ailleurs, une insurrection comme celle qui s’est initiée à Benghazi est un mouvement de déstabilisation de régime dont le socle est le profit et l’instrumentalisation à des fins de récupération utilitariste des richesses libyennes : La seule nature autocratique du régime ne peut aucunement en justifier l’agression conformément au traité de Westphalie de 1648 (qui interdit les agressions entre États souverains), sauf à engendrer des guerres successives et des actes de terrorisme à terme. Il est plus que temps pour les puissances occidentales d’arrêter de se poser en maîtres du monde et d’abdiquer à vouloir s’ériger en modèles universels de société, se poser en donneurs de leçons sur les meilleurs régimes politiques qui recueilleraient leur caution. Les limites à la libéralité que l’on décèlera au sein de la famille Kadhafi ne sont rien en comparaison des nombreuses iniquités et inégalités structurelles qui régissent leurs propres tissus sociaux supposés progressistes, où les plus riches continuent toutefois de représenter plus de 60% de la richesse des nations dites civilisées (Aux USA par exemple, 20% des plus riches représentent 84% de la fortune du pays), les autres représentant le vulgum pecus qui doit survivre avec des revenus du travail bien minables, dans des sociétés régies par des profits capitalistes mirobolants. Dans ces sociétés où l’on retrouve encore des taux de pauvreté de plus de 30% de la population avec des accumulations de richesses nationales concentrées entre les mains de 20% des plus grandes fortunes comme aux USA. Au-delà de ces approches économiques, il y a une évidente disproportion entre les bombardements perpétrés contre un Etat souverain et l’exigence de péréquation redistributive, de justice sociale. Doit-on rappeler qu’au sein même des démocraties, le concept de démocratie n’a jamais été consubstantiel de celui d’égalité sociale mais plutôt de droit ? Les démocraties sont différentes et selon les modèles, l’on retrouve de grandes disparités de revenus, de perceptions, de représentations en leur sein. L’Etat-providence n’existe pas partout et relève plus d'un choix de politique économique que d’une exigence normative. NOUS, CITOYENS DU MONDE ! Le 14 juin dernier, le comité ad hoc de l’Union Africaine sur la crise en Libye a une nouvelle fois réitéré son souhait de voir le processus de règlement de la crise en Libye impliquer des concessions mutuelles des parties en conflit et un dialogue sans préalables, par la voix du ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ould Hamady, dans une allocution au Conseil de sécurité des Nations unies. L'UA a également donné l'assurance aux Nations unies de son engagement à se joindre aux efforts pour un règlement politique inclusif à la crise libyenne. Par conséquent, • Nous, citoyens du monde, impliqués en conscience dans cette guerre ; • Nous, Français, pères et mères d’enfants français dont l’armée s’est mise en guerre par la seule volonté de son commandant en chef, le président de la République qui agit en notre nom, refusons que notre relatif bien-être soit obtenu par la spoliation et le massacre de peuples tiers ; • Nous, descendants d’Africains et pères et mères d’enfants Africains qui reconnaissons à Kadhafi le mérite d’avoir financé et fait lancer le 21 décembre 2007 par Ariane V à Kourou un satellite de télécommunications baptisé RASCOM (Regional African Satellite Communication Organization), d’avoir favorisé la création de l’Union Africaine et d’avoir financé le 1/3 du budget de cette organisation panafricaine, d’avoir valorisé des investissements dans plus de 25 pays dont 22 d’Afrique subsaharienne à travers la LAAIC (Libyan Arab African Investment Company), d’avoir initié le FMA (Fonds monétaire Africain) qui aurait permis une autogestion des nations sous-développées, la Banque centrale Africaine (BCA) installée au Nigéria, la BAI (Banque Africaine d’investissement) basée à Tripoli; reconnaissons à Mouammar Kadhafi le courage d’avoir engagé plus de 90 milliards de $ dans un pharaonique pipeline (le projet Great Man-made River) depuis 1985 afin d’acheminer l’eau de Tripoli à Benghazi sur les seuls fonds de son pays ; • Nous, hommes et femmes de la société civile, épris de liberté et de justice entre tous les peuples du monde qui luttons contre tous actes de prédation, sommes conscients des 32 milliards de $ de la LIA (Libyan Investment Authority), gelés par les autorités américaines sur les 150 milliards qui ont été investis par l’Etat libyen sur les principales places boursières et grandes multinationales occidentales ; • Nous, citoyens lambda, quidams, qui aspirons à voir le bonheur dans les yeux des enfants du monde : • Clamons que nous ne voulons plus que nos impôts servent à tuer des Libyens ! • Déclarons que nous sommes solidaires du peuple Libyen qui subit au quotidien les bombardements des avions de l’OTAN et des hélicoptères tueurs des forces armées de la France et de la GB ; • Considérons que cette agression multiforme contre un peuple frère est inacceptable ! • Refusons de cautionner des guerres absurdes menées pour des intérêts occultes qui utilisent le mensonge, la duplicité autant que la manipulation et la ruse pour se légitimer ; • Dénonçons avec la plus grande vigueur la propagande occidentale qui laisserait à penser que le peuple Libyen est misérable alors que le taux de chômage avant la guerre était proche de 0%, que 7,5% seulement de la population vivait en-dessous du seuil de pauvreté, que les soins médicaux et la scolarité y étaient gratuits, chiffres qui sont sans comparaison aucune avec ceux des pays dits démocratiques ; • Demandons instamment au Secrétaire Général de l’ONU, de même qu’au comité ad hoc de haut vol de l’Union Africaine de se saisir AVEC AUTORITÉ dudit conflit et de proposer des solutions contraignantes à toutes les parties belligérantes ; • Réclamons un cessez-le-feu durant lesdites discussions politiques et exigeons un retrait pur et simple des puissances étrangères qui envahissent la Libye en ce moment, la dépeçant morceau par morceau et y semant la mort en lieu et place de la paix ; Au final, que retiendra l’histoire de cette agression impérialiste au XXIe siècle ? Qu’elle fut avant tout guidée par des intérêts mercantiles et des considérations instrumentales : ELLE N’EST PAS MORALEMENT ACCEPTABLE !    

Adressée à : Monsieur le Secrétaire Général de l’ONU, Baan Ki-Moon Monsieur le représentant de l’Union Africaine, Jean Ping Monsieur le Président des Etats-Unis d'Amérique, Barack Obama Madame la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Hillary Rodham Clinton Monsieur le Président de la République française, Nicolas Sarkozy Monsieur le premier Ministre de la Grande-Bretagne, David Cameron

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Henri Georges Minyem Professeur de grandes écoles, chercheur, écrivain

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