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DECLARATION DES INTELLECTUELS CONGOLAIS POUR ARRETER L’USURPATION DU POUVOIR PAR JOSEPH KABILA EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

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DECLARATION DES INTELLECTUELS CONGOLAIS POUR ARRETER L’USURPATION DU POUVOIR PAR JOSEPH KABILA EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

(13 février, 2012)

 

 

Nous, intellectuels, hommes et femmes de culture et du monde des arts, cadres et patriots congolais,

 

-       Interpellés par la grave crise postélectorale et de légitimité du pouvoir que traverse aujourd’hui notre pays, la RDC ;

-       Nous refusant à cautionner toute manoeuvre consistant à nier au people congolais son droit légitime à la démocratie, l’humilier et continuer son appauvrissement ;

-       Nous joignant à notre peuple pour refuser toute mainmise extérieure sur les richesses et les modes de gouvernance du pays ;

 

Faisons la déclaration suivante :

 

1.   L’élection présidentielle du 28 novembre 2011 en République Démocratique du Congo (RDC) était entachée non pas seulement d’irrégularités, mais surtout de fraudes massives. Celles-ci comprenaient les violations de la loi électorale par le Président Joseph Kabila et le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Daniel Ngoy Mulunda; des bureaux de vote introuvables par ce qu’ils étaient fictifs; l’insuffisance ou le manque des bulletins pour l’élection présidentielle dans certains bureaux de vote; des bulletins frauduleux portant déjà le nom de Kabila; des observateurs électoraux émanant de l’opposition et de la société civile expulsés de certains bureaux de vote lors du comptage des voix ; la disparition organisée par la CENI des procès verbaux et donc des résultats de près de 3500 bureaux de vote ; et une compilation des résultats non conforme aux procès-verbaux des bureaux de vote, en l’absence des témoins et observateurs de l’opposition, de la société civile et des organisations et institutions internationales. Malgré ces irrégularités, le vote a dûment eu lieu dans la majorité écrasante de quelques 60.000 bureaux de vote, et les résultats tels qu’enregistrés sur les procès-verbaux signés par les observateurs électoraux constituent une image fiable des voeux exprimés par l’électorat congolais.

 

2.   Sur base de ces procès-verbaux provenant des bureaux de vote, les résultats électoraux démontrent clairement qu’Etienne Tshisekedi, le leader vétéran de la démocratie, a bel et bien gagné l’élection présidentielle avec 52,6% des voix. La falsification des résultats électoraux a eu lieu au niveau du soi-disant centre de compilation où la commission électorale a effectué l’une des plus honteuses operations frauduleuses dans l’histoire de l’administration électorale. La plupart des résultats annoncés par la CENI ne reflète aucune ressemblance aux réalités des urnes émanant des différents bureaux de vote. Dans leurs déclarations publiques faites respectivement le 12 et le 17 décembre 2011, le Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque de Kinshasa et primat de l’Eglise Catholique Romaine en RDC, et Monsieur Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée Nationale, ont épinglé les évidences de falsifications des résultats électoraux orchestrées par la commission électorale. En plus, plusieurs missions internationales d’observation aux elections (par ex., le Centre Carter, l’Union Européenne, l’International Crisis Group, le groupe d’ONGs de la région du SADC) et des journalistes ont aussi mit en exergue la falsification de ces résultats au niveau de la compilation. En se maintenant au pouvoir sur base des résultats frauduleux de l’élection, Joseph Kabila a usurpé le pouvoir en RDC, et est dès lors en violation de la constitution de la RDC, qu’il est censé défendre et respecter, et de la résolution de l’Union Africaine contre tout changement inconstitutionnel de gouvernement.

 

3.   En conséquence, nous lançons un appel pressant au peuple Congolais afin qu’il planifie et prenne des actions et mesures appropriées pour enlever Joseph Kabila du pouvoir par la voie pacifique. Après avoir démontré son soutien inconditionnel à Etienne Tshisekedi en l’accueillant par milliers dans tous les coins du pays pendant la campagne électorale, et lui ayant donné une majorité claire des voix (52,6% des voix comptabilisées à partir des bureaux de vote), la majorité du peuple congolais le reconnait comme le Président légitime de la RDC. L’article 64 de la constitution congolaise reconnait notre droit et, en fait notre devoir, de résister l’usurpation ou l’extorsion du pouvoir par des moyens inconstitutionnels. Nous devons avec persévérance organiser des marches pacifiques partout dans le pays et dans la diaspora pour combattre cette usurpation du pouvoir qui menace notre souveraineté nationale. Ce n’est qu’à travers de telles marches et manifestations pacifiques, ainsi que des actions de désobéissance civile, que nous pouvons montrer au monde que nous ne sommes pas si stupides pour voter quelqu’un qui pendant onze ans n’a rien fait pour le pays, et qui a plutôt plongé le Congo aujourd’hui au bas de l’index du développement humain, à la 187ème place sur 187 pays qui ont été enquêtés par le Programme de Nations Unies pour le Développement. C’est par ces actions que nous allons montrer aux peuples du monde que nous ne sommes pas si idiots et faibles que nous allons nous laisser voler la victoire de la lutte démocratique de notre peuple par une quelconque coalition autocratique.

 

4.   Nous lançons également un appel pressant à la communauté internationale, commençant par les grandes puissances, y compris les Etats Unis d’Amérque, le Royaume Unie, le Japon, l’Allemagne, le Canada, et la France, et bien aussi les pays emergents comme le Brésil, l’Inde, et l’Afrique du Sud, ainsi qu’aux organisations et institutions internationales afin qu’ils montrent au peuple congolais leur engagement avéré à la démocratie et la justice en reconnaissant Etienne Tshisekedi comme le président légitime de la RDC. Il y a un an, la même communauté internationale a reconnu Alassane Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire, malgré la décision de la Cour constitutionnelle dudit pays qui était en faveur du président en exercice, Laurent Gbagbo. Beaucoup plus récemment, faisant suite à une résolution du conseil de sécurité des Nations Unies appelant à la protection des civils libyens contre le régime du feu Mouammar Kadhafi, les grandes puissances occidentales conduites par l’OTAN avaient reconnu les rebelles libyens comme les représentants légitimes du peuple libyen et de ses aspirations pour le changement. Comme Ouattara, Tshisekedi est le vainqueur de l’élection présidentielle en RDC; et comme les rebelles libyens, il est le représentant légitime des aspirations profondes du peuple congolais pour la démocratie et le progrès social dans un pays marqué par une longue histoire d’exploitation criminelle.

 

5.   La reconnaissance de Tshisekedi comme président légitime et démocratiquement élu de la RDC par la communauté internationale mettra fin à l’actuelle crise, et épargnera le Congo d’autres violences et des pertes inutiles en vies humaines par l’action des forces de sécurité de Joseph Kabila. Le refus de reconnaître et appuyer Tshisekedi constituera, de la part de la communauté internationale, un exemple flagrant d’hypocrisie et de politique de deux poids et deux mesures, particulièrement pour ces états qui prônent la démocratie et les droits de l’homme. Que la justice soit affirmée ou niée cela restera de mémoire pour des siècles à venir en RDC. Etant patriotes congolais, nous sommes déterminés plus que jamais auparavant, à revendiquer notre souveraineté et notre destin. Dans cette démarche, nous avons maintenant l’opportunité de connaître ceux qui sont nos vrais amis et ou ennemis dans le monde d’aujourd’hui.

 

 

Fait par CEREC (Centre de Recherche et d’Etudes sur le Congo)

Urbana, Illinois 61801

U.S.A.

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